Augmentation de capital : INVESTISSEZ SOLIDAIRE pour un fort impact social !
Publié le 26 octobre 2020
Le 17 septembre dernier, la nouvelle escale solidaire située dans le 9ème arrondissement, à deux pas du métro Valmy, ouvrait ses portes. Cette ancienne pizzeria dont le four a été conservé, fait le bonheur des passagers. D’autant que Loïc, cuisinier bénévole, pizzaïolo de son métier, maîtrise parfaitement la pâte à pizza et ses garnitures. Les habitants du quartier ont pu s’en rendre compte mardi 20 octobre lors d’une opération dégustation dans la rue visant à faire connaître le lieu et créer des liens. « Ce jour-là, j’ai fait pas moins de 48 pizzas et nous avons distribué des parts aux passants », raconte Loïc. C’est ainsi que Françoise, habitante du quartier, a découvert les lieux et a décidé de briser son isolement en se joignant aux convives le jeudi suivant. « C’est sympathique, chaleureux ici, on s’y sent bien », constate-t-elle confortablement installée dans un canapé. « Moi qui ne sors jamais le soir, je reviendrai ! ».
Avant le repas avancé à 19h pour cause de Covid, Sophie, Meryem, Hugo et Thierry, étudiants à l’Ecole de commerce d’Ecully, proposent un atelier numérique gratuit à ceux qui souhaitent acquérir des bases en informatique ou encore améliorer l’utilisation de leur portable ou ordinateur. Françoise ne souhaite pas participer à cet atelier. « Je préfère le contact humain à la technologie. Je n’ai ni ordinateur ni smartphone et je m’en porte très bien », affirme-t-elle en souriant. Didier, lui, est un demandeur d’emploi qui maîtrise ces technologies mais souhaite transférer son CV de Microsoft à Apple, le mettre à jour et en améliorer la mise en page. A ses questions pointues, Thierry cherche des solutions, ensemble ils avancent. « Thierry est patient, il prend le temps d’expliquer », reconnaît
Didier qui ajoute : « Et moi je retiens mieux en m’exerçant sur cet outil que je découvre ». Quant à Meryem, elle aide Jean à installer l’icône audio sur son smartphone afin qu’il puisse effectuer ses recherches avec sa voix plutôt qu’avec l’écriture. « Notre aide va de l’utilisation d’un smartphone à la connaissance de toutes les touches d’un clavier d’ordinateur, en passant par la mise en forme d’un CV, l’écriture correcte de mails… Les demandes sont très variées », observent-ils. Tous sont heureux de se sentir utiles, de pouvoir partager leurs compétences une fois par semaine. Séduits par le lieu dès le premier jour, ils apprécient aussi le contact avec les passagers : « Ils sont gentils, chaleureux et drôles aussi pour certains ! Nous échangeons beaucoup autour d’un repas, d’un atelier. C’est vraiment agréable et enrichissant. Une belle expérience ! ». Pendant l’atelier numérique, d’autres étudiants de la même école s’affairent en cuisine aux côtés de Loïc et un jeune italien de passage joue quelques mélodies au piano.
Quentin, responsable des escales solidaires du 9ème et du 6ème arrondissements, est satisfait du fonctionnement de la plus récente, malgré les restrictions dues à la crise sanitaire. « Nous pouvons accueillir 35 personnes en comptant la terrasse aux beaux jours. mais actuellement nous limitons le service à 15 convives ». Les habitués qui comptent sur les escales pour faire de vrais repas, sont inquiets : » Avant, il était possible de s’inscrire plus souvent », regrettent-ils. « Là nous ne pouvons le faire que deux fois par semaine, et pas à la même escale ! Cette période est difficile pour nous ». Aux habitués se joignent aussi les pensionnaires de la Résidence Dumas de Loire et de la Maison des Amies du Monde, deux structures gérées par Habitat et Humanisme. « Nous les avons rencontrés et avons organisé un repas collectif avec eux ici. Nous allons renforcer nos liens, c’est très important, d’autant qu’à la Maison des Amies du Monde, les pensionnaires qui sont des femmes seules avec ou sans enfants n’ont pas d’espace commun pour se retrouver », ajoute Quentin.
L’Escale du 9 fonctionne comme les autres, avec de nombreux volontaires qui, pour beaucoup, vivent dans le quartier ou étudient à proximité. Elle propose actuellement deux repas par semaine, les lundis et jeudis soir, et s’approvisionne auprès de la banque alimentaire. « Nous avons aussi un partenariat avec des commerces de proximité comme le boucher et le boulanger », explique Quentin. Quant aux activités, outre l’atelier numérique, une permanence juridique est proposée un lundi matin par mois, sur inscription. Début novembre, une activité yoga sera mise en place le vendredi soir et un atelier de socio-esthétique pour apprendre à prendre soin de son apparence le vendredi matin. En novembre encore, les repas seront aux couleurs de l’Asie, de la Réunion, de l’Afrique… un tour du monde culinaire appétissant en perspective !
Loïc, le cuisinier du jeudi, n’en est pas à sa première expérience de bénévolat. Avant de s’installer à Lyon, il coachait une équipe de basket pour handicapés mentaux. A peine arrivé à Lyon, il a aussitôt cherché une mission de bénévolat dans son quartier et a ainsi pu démarrer dès l’ouverture de l’Escale, une aubaine ! « Ici l’ambiance est bienveillante, les gens souriants, agréables. Je passe de très bons moments en leur compagnie », apprécie-t-il. Une fois enfilé le tablier de cuisinier, il se concentre sur le menu : « Ce soir, couvre-feu oblige, je vais faire simple et rapide ». Mais toujours aussi copieux ! A ses côtés, Dolenka, Hugo et Fathia ne perdent pas une minute, le temps est compté. 19h sonnent. Chacun s’assoit en respectant les distances. Clara et Poéméti, étudiantes à l’Ecole Solidarité, Citoyenneté et Ecologie assurent le service, sous l’œil bienveillant de la jeune capitaine de salle Hippolyté. La plupart de ces jeunes ont déjà assuré des missions de bénévolat ailleurs et tous prennent à cœur le temps passé aux escales, pour les autres et avec les autres. Leur enthousiasme est visible, terriblement communicatif. De belles rencontres qui prennent fin à 20h15 afin que le couvre-feu soit respecté.
Marie-Anne Ichter, bénévole reporter aux Escales Solidaires