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Tiers-lieux solidaires

Ateliers percussions à l’Escale Solidaire Wilson

Publié le 9 mai 2023

Deux vendredis après-midi par mois, l’Escale Solidaire Wilson vit au rythme de la batucada. Et ça déménage !

Percussions afro-brésiliennes à l'unisson

D’où viennent ces sons qui se répondent, s’unissent et s’enchaînent avec une énergie folle qui donne envie de bouger, de battre la cadence, de danser ? Vendredi 28 avril, dans une salle de l’escale Wilson, quatorze passagers et bénévoles découvrent plusieurs instruments de percussions apportés par Api, de son vrai nom Alain Pierre Carvajol. « Pensez-vous avoir le sens du rythme ? », leur demande-t-il. « Pas du tout ! », affirment la plupart des personnes présentes, à de rares exceptions près, dont Sophie, Marie… Elisabeth, bénévole, regrette de l’avoir perdu alors qu’elle savait jouer de plusieurs instruments. Api va leur prouver le contraire, petits exercices à l’appui : « On a tous le sens du rythme en nous, il suffit d’aller le chercher ». En se présentant, beaucoup révèlent avoir joué de la musique à un moment de leur vie, ou encore aimer chanter, danser.

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Pas de maintien de la cadence sans échauffement

Chacun est invité à s’emparer d’une percussion et à la tester. Entre tambours surdos et contre surdos qui donnent le tempo et sont des repères, « des locomotives qui engagent les musiciens au niveau physique », précise Api, cloche simple ou à plusieurs tons comme l’agogo, shakers, tamborims… ils ont l’embarras du choix. S’ensuit un temps de détente, d’échauffement des articulations très sollicitées, suivi d’exercices rythmiques et d’écoute. Avec son repique, tambour métallique qui mène la danse, Api coordonne les instruments et la batucada se met en marche !  « On peut jouer debout en statique, en général on déambule dans un lieu ou dans la rue », explique le professeur qui cumule déjà 30 ans d’expérience dans le milieu social, a créé plusieurs groupes de percussions afro-brésiliennes et n’a rien perdu de sa passion pour ce type de musique. En quelques mots, celui qui a créé l’association villeurbannaise Percut’Ensemble qui anime de nombreux ateliers d’éveil aux percussions, participe à des événements festifs dans la région avec la Bat’Africa et une batucada pour seniors, raconte son parcours :  » 30 ans en tant que travailleur social et depuis trois ans je suis médiateur social. J’ai toujours utilisé les percussions dans mon travail pour rassembler les gens ».

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Un nouveau partenariat pour un nouveau projet

C’est la première fois qu’Api vient à la rencontre des passagers et bénévoles des escales solidaires. « Je suis très heureux de ce nouveau partenariat », s’enthousiasme-t-il. Et pour faire tomber les appréhensions, il répète : « Avant d’essayer de bien jouer des percussions, faites-vous plaisir, c’est l’objectif le plus important ! Vous allez vivre une belle expérience de groupe à travers ces instruments, poursuit-il. « Et puis, nous pourrons préparer une espèce de répétition publique que nous présenterons sur l’esplanade de Fourvière cet été aux côtés de l’escale mobile, mais sans aucune pression », assure-t-il en souriant avec bienveillance. « Aujourd’hui nous allons d’abord nous familiariser avec les instruments en jouant un rythme simple ».

Le rythme enchante la vie

Sophie, une passagère qui fréquente surtout les escales du 2 et du 6, se dit très sensible à la musique : « Je joue de plusieurs instruments mais surtout du piano et toujours à l’oreille, à l’émotion et de façon intuitive. Il m’est arrivé d’improviser avec des musiciens professionnels et c’était tout à fait inattendu », raconte-t-elle l’œil pétillant de plaisir à l’évocation de ce souvenir. Marie, passagère des escales, est aussi passionnée de musique : « J’ai joué de la flûte à bec et j’aime chanter », confie-t-elle. Christian, passager retraité, avoue son ignorance musicale, « mais j’adore danser le rock. Je dansais beaucoup dans les années 70 et aujourd’hui encore ! », enchaîne-t-il en riant et en partageant ses bonnes adresses. « Si tu sais danser le rock, tu as le sens du rythme, c’est parfait ! », commente Api. Sandrine, elle, adore la culture antillaise : « J’aime le rythme, les tambours, le carnaval, la danse ». « Dans la Bat’Africa », explique Api, « on joue des ryhmes africains, on exprime toute l’énergie de la joie à travers la musique et la danse ». Quant à Pascal, membre d’ATD Quart Monde et passager, il a joué du violon et du pipo. « Malgré tout, je reconnais que c’est compliqué pour moi », regrette-t-il.

Le simple petit exercice prévu se complique, le repique d’Api se lance dans des rythmes percutants et variés mais le groupe maintient la cadence et ne se laisse pas perturber. Le professeur est stupéfait de la qualité du rythme produit et envisage d’emblée la possibilité de préparer non pas un mais deux morceaux de musique pour juillet, à condition que chacun se montre assidu. « C’est tout à fait possible avec vous ! », s’exclame-t-il.

Oubliées les préoccupations pendant deux heures, les participants se sentent dynamisés, transformés par la séance, le rythme des percussions leur a communiqué une énergie insoupçonnée. « Celles et  ceux qui souhaitent rejoindre la batucada à l’escale Wilson sont les bienvenu.e.s« , invite Api, « plus il y a d’instruments, plus il y a de la couleur dans le rythme ! ».

Prochain atelier percussions afro-brésiliennes vendredi 26 mai de 14h à 16h

Marie-Anne Ichter, reporter bénévole escales solidaires

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