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Photo portrait de deux travailleuses sociales
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C’est la Journée mondiale du travail social !

Le 18 mars 2025, à l’occasion de la Journée mondiale du travail social, nous mettons en lumière le travail essentiel de nos travailleuses sociales, Amélie et Camille, qui accompagnent au quotidien des personnes en précarité vers un logement digne et un cadre de vie plus sain. À travers cette interview, elles partagent leur engagement, leurs défis et leurs petites victoires, illustrant la richesse humaine et la complexité de leur métier chez Habitat et Humanisme Nord-Pas-de-Calais.


Publié le 18 mars 2025

Des missions variées

Au quotidien, en lien avec les bénévoles accompagnants, Amélie et Camille accompagnent les locataires de notre parc de logements en diffus, et notamment des personnes en grande difficulté qui nous ont été orientées via le SIAO dans le cadre du Plan Logement d’Abord (dispositif IML). En tant que Conseillères en Economie Sociale et Famille (CESF), elles sont en mesure d’intervenir sur une grande diversité de problématiques et d’adopter une vision globale et transversale sur la gestion de la vie quotidienne des locataires, en prenant en compte les dimensions sociales, économiques et éducatives de leur parcours.

Amélie et Camille interviennent également auprès de locataires et propriétaires occupants dans le cadre de l’amélioration de l’habitat privé grâce au dispositif AMELIO sur les territoires Weppes et Sud de la MEL. Leur mission est d’accompagner les ménages vers l’amélioration de leur logement, la mise aux normes et la résorption de l’habitat indigne, et d’œuvrer pour le relogement temporaire ou définitif des personnes lorsque c’est nécessaire.

On accompagne avant tout des personnes, pas juste des dossiers ou des impayés. Ce que j’aime ici, c’est la confiance qu’on nous accorde et la liberté d’être force de proposition. On est vraiment impliquées dans les projets en cours et notre avis compte. On a aussi l’opportunité de s’investir dans des projets plus larges, comme l’ouverture des résidences intergénérationnelles, le développement de tiers-lieux ou d’autres initiatives.

Amélie
CESF

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans votre métier de travailleuse sociale au sein d’Habitat et Humanisme ?

Amélie : Ce qui me motive le plus, c’est la confiance qu’on nous accorde et la liberté qu’on a dans notre travail. On peut être force de proposition, proposer des actions collectives, aller voir des partenaires en autonomie… On est vraiment impliquées dans les projets en cours et notre avis est pris en compte dans les décisions, notamment sur les futurs projets. On ne nous demande pas juste d’appliquer des consignes, on peut apporter notre expertise et avoir un vrai rôle dans la construction des actions menées.

Ce que j’apprécie aussi, c’est la diversité des missions. Bien sûr, on accompagne les locataires en diffus et dans le cadre du dispositif AMELIO, mais on a aussi l’opportunité de s’investir dans des projets plus larges, comme l’ouverture des résidences intergénérationnelles, le développement de tiers-lieux ou d’autres initiatives. Ça donne une vraie dynamique à notre travail et ça nous sort d’un accompagnement uniquement basé sur la gestion locative ou les impayés. On accompagne avant tout des personnes, et c’est important pour moi de pouvoir travailler dans cet esprit-là.

 

Camille : Ce que j’aime particulièrement, c’est l’autonomie qu’on a dans notre organisation. On peut vraiment s’adapter aux besoins des personnes qu’on accompagne, ce qui nous permet de proposer un accompagnement sur-mesure. J’apprécie aussi les événements internes comme les inaugurations ou les anniversaires de résidence, qui rythment l’année et nous permettent de voir l’évolution des projets et de créer du lien avec les partenaires.

Ce qui est aussi super dans notre travail, c’est qu’on est impliquées dès le début du parcours des locataires. On participe aux commissions d’attribution des logements, donc on crée un lien avec les personnes avant même leur installation. Et ensuite, on les accompagne du début jusqu’à la sortie du dispositif, donc on suit vraiment leur évolution. Et puis, ce que j’aime beaucoup, c’est que notre travail ne se limite pas aux bureaux. On fait beaucoup de visites à domicile, et ça change tout. C’est sur place, dans leur logement, qu’on comprend vraiment ce dont les personnes ont besoin et qu’on arrive à créer du lien plus facilement. Ça demande de savoir prendre du recul et de rester neutre, mais c’est aussi ce qui rend notre métier riche humainement.

Quel est le plus grand défi de votre métier, qu’on ne voie pas forcément de l’extérieur ?

Amélie : Je dirais que le plus dur, c’est le sentiment d’impuissance. Il y a parfois un vrai décalage entre la capacité des gens à se mobiliser, leur réalité et le temps des procédures et des institutions. Parfois les procédures avancent plus vite que les personnes et d’autres fois, on accompagne des personnes qui ont pratiquement leur toit qui va leur tomber sur la tête, mais derrière, on doit composer avec des démarches administratives longues, des institutions qui prennent du temps à répondre… et forcément, ça peut être frustrant.

Un autre gros défi, c’est gérer ses émotions. Il faut aussi réussir à accompagner les gens sans porter leurs problèmes sur ses épaules. On est là pour les aider, à leurs côtés, mais on ne peut pas tout résoudre à leur place. Il faut trouver cet équilibre : être là pour eux, sans pour autant s’oublier ou se sentir responsable de tout. Il y a aussi ce travail de poser des limites. Faire comprendre aux locataires qu’on ne peut pas être disponibles 24h/24, qu’on ne fait pas de miracles.

 

Camille : Pour moi, le plus gros défi, c’est d’apprendre à prendre du recul. On a envie que les choses avancent, mais il faut accepter que ça ne se passe pas toujours comme on le voudrait, ni au rythme qu’on aimerait. Il faut aussi savoir se réjouir des petites victoires, même quand la situation globale reste compliquée. Un autre aspect pas évident, c’est de poser des limites. Dire non, faire entendre certaines réalités aux locataires, leur expliquer qu’on ne peut pas tout faire pour eux. Et puis, il faut réussir à gérer son temps, entre les sollicitations, les urgences qui tombent au dernier moment… c’est un équilibre à trouver. Mais même dans les situations compliquées, je me dis toujours que j’ai apporté une partie de la solution, que j’ai fait de mon mieux.

Le jour de la visite de son logement, elle était tellement heureuse qu’elle dansait, alors qu’elle était enceinte à ce moment-là de son dernier enfant. J’étais très contente aussi, c’était touchant. Elle a tout de suite accepté le logement, on a fixé une date d’état des lieux et de signature du bail… sauf que c’est tombé le jour de sa césarienne. Il fallait absolument qu’elle puisse emménager donc je suis allée directement à la maternité, feuille de procuration de signature en main, et elle l’a signée depuis son bloc opératoire !

Camille
CESF

Quelle est la « petite victoire » qui vous a le plus marquée récemment dans votre accompagnement des locataires ?

Amélie : J’accompagne un monsieur de 63 ans dans le cadre d’AMELIO, et honnêtement, au début, je me suis demandé comment on allait s’en sortir. Il avait déjà été suivi par une autre structure pendant des années pour rénover son logement, mais sans avancée. Quand j’ai repris son dossier, il vivait totalement replié sur lui-même, sans suivi médical, sans revenus, avec ses droits à la retraite non ouverts. Il accumulait énormément de choses et son logement était vraiment dans un état compliqué. Pendant un an, il ne donnait plus de nouvelles à personne. Ça a pris du temps, mais j’ai réussi à le voir et à recréer un lien avec lui. On a commencé le débarrassage de son logement, ce qui était une étape essentielle, et surtout, il a accepté d’être hospitalisé pour reprendre sa santé en main. Il partait de très loin, mais en deux ans, les progrès sont impressionnants. Il reste du travail, mais ce qui est vraiment satisfaisant, c’est qu’on a pu avancer grâce à un travail collectif avec les partenaires. Seule, je n’aurais jamais pu y arriver.

 

Camille : Pour moi, c’est l’accompagnement d’une locataire en IML qui m’a particulièrement marquée. Elle vivait dans un logement devenu beaucoup trop petit : elle était entrée avec deux enfants, puis elle en avait eu trois autres par la suite. Sa situation devenait de plus en plus compliquée. J’ai monté un dossier DALO pour qu’elle puisse être prioritaire pour un relogement, et nous avons travaillé avec le bailleur social Vilogia. Elle a eu une proposition très rapide pour une maison spacieuse et agréable, et le jour de la visite, elle était tellement heureuse qu’elle dansait dans le logement, alors qu’elle était enceinte à ce moment-là de son dernier enfant. J’étais très contente aussi, c’était touchant. Elle a tout de suite accepté le logement, on a fixé une date d’état des lieux et de signature du bail… sauf que c’est tombé le jour de sa césarienne. Il fallait absolument qu’elle puisse emménager donc je suis allée directement à la maternité, feuille de procuration de signature en main, et elle l’a signée depuis son bloc opératoire ! J’ai même été la première à voir son nouveau-né. J’ai vraiment fait mon maximum pour qu’elle puisse avoir son logement et j’en suis très heureuse. Ça m’a pris beaucoup de temps mais si c’était à refaire, je le referai sans hésiter. C’était tellement important pour elle.

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