Publié le 8 mars 2021
Le centre d’hébergement d’urgence (CHU) de Rillieux-La-Pape accueille 18 mamans et leurs enfants âgés de 3 mois à 14 ans. Le centre a été ouvert en janvier 2020 dans le cadre du dispositif de renfort hivernal, prolongé jusqu’en juin 2021 en raison de la crise sanitaire.
Quand elles sont arrivées à Rillieux, ces femmes d’origine comorienne, albanaise, congolaise ou guinéenne n’avaient ni toit, ni titre de séjour, ni ressource. Dans cette grande bâtisse, ancien EPHAD appartenant à EHD (Entreprendre pour Humaniser la Dépendance), elles ont désormais une chambre pour elles et leurs enfants et partagent des espaces de vie collectifs (cuisine, salon, jardin, buanderie…).
C’est ici qu’est hébergée Hadidja depuis le 14 janvier 2020, avec Djawad, son fils de 18 mois. Aux Comores, Hadidja était institutrice. Malade, sa famille l’a envoyée en France pour qu’elle puisse se faire soigner. Hadidja a rejoint Mayotte par bateau. En mars 2016, elle arrive en France métropolitaine. Elle est hébergée chez des amis pendant quelques temps puis s’installe à Brest où elle rencontre le père de son futur enfant. Mais leur relation prend fin et la jeune femme finit par se retrouver à la rue avec son nourrisson. S’en suit pour Hadidja un parcours d’errance… Ses deux frères, qui vivent à Lyon, l’aident de façon ponctuelle. Hadidja vit à l’hôtel pendant deux semaines avant d’être finalement orientée par une assistante sociale (via la Maison de la Veille Sociale/115) jusqu’au CHU de Rillieux. “Je suis bien ici avec le bébé, tout va bien. On nous donne des tickets pour l’alimentation et des vêtements”, explique Hadidja. Elle a depuis obtenu une carte de séjour et souhaiterait travailler ou entamer une formation professionnelle. La jeune maman attend pour cela qu’une place en crèche se libère pour son fils.
Comme Hadidja, les femmes hébergées au CHU de Rillieux ont souvent été victimes de violence conjugale. Elles tentent de prendre un nouveau départ, seules avec leurs enfants. Certaines prennent des cours de français avec l’appui des associations du quartier, d’autres suivent des ateliers sur la parentalité avec la PMI (Protection maternelle infantile). Grâce au dispositif « zéro retour à la rue » mis en place par la métropole de Lyon et de la Préfecture du Rhône, toutes devraient trouver une solution de logement plus pérenne, afin de retrouver espoir et stabilité.
