Publié le 8 mars 2021
A l’époque, je ne travaillais pas, ma dernière fille avait un an et mon mari venait de perdre son emploi suite à un licenciement économique. Originaire d’Algérie, j’ai été régularisée en 2004. Il a alors fallu trouver un travail pour dépanner. On m’a dit que le secteur du service à la personne recrutait sans formation et que je devrais pouvoir trouver du travail dans ce milieu-là. Je suis alors devenue aide à domicile et le « dépannage » a duré 10 ans. A l’époque, je ne pensais pas savoir faire autre chose.
Les années ont filé, je connaissais et je maîtrisais bien ce travail. Mais en 2020, le président d’Habitat et Humanisme Provence, a vu que j’étais souvent présente aux Samedis loisirs proposés par l’association et que je communiquais aisément avec les familles qui étaient là.
Il m’a alors dit « Tu es très autonome, ne voudrais-tu pas faire du bénévolat avec nous ? ». J’ai trouvé cet élan extraordinaire. Je me sentais un peu redevable d’Habitat et Humanisme. C’était l’occasion pour moi de rendre ce que j’avais reçu.
J’ai alors intégré le groupe des samedis loisirs en tant que bénévole. J’appelais les familles pour les motiver à venir. En parallèle, j’étais active dans une autre association qui permettait à des gens en précarité de partir en vacances. Je l’ai proposé à Habitat et Humanisme Provence, qu’ils ont mis en place en 2018.
C’est vrai, je prenais plaisir à chercher des séjours, à motiver les familles et en même temps je me disais qu’il fallait que j’aille encore plus loin dans ma démarche. J’ai mis du temps à trouver ma voie, mais suite à ces expériences, il est devenu évident qu’il fallait que je me forme dans le tourisme social et solidaire. Accompagnée par une association, je me suis alors formée en suivant 3 formations différentes. En octobre 2019, au milieu de la deuxième, j’ai été sollicité par une autre association favorisant les départs en vacances, présente partout en France sauf dans le sud-est. J’étais étonnée qu’ils ne soient pas présents à Marseille, cette ville empreinte d’une mixité extraordinaire, abritant à la fois le plus riche et le plus pauvre quartier d’Europe.
Je me suis dit qu’avec ma formation, je pouvais déployer ce concept ici, à Marseille, dans cette ville que j’aime tant. Alors j’ai posé la question, on m’a dit oui, pourquoi ne pas recruter une chargée de développement. La personne qui m’accompagnait au sein d’Habitat et Humanisme m’a soutenue en me disant « on peut leur proposer une création d’antenne, tu peux terminer ta formation » et le projet s’est finalement concrétisé.
Mon histoire est partie de mes missions en tant que bénévole chez Habitat et Humanisme dans la partie vacances et loisirs et maintenant je suis devenue une professionnelle. Aujourd’hui, j’accompagne à mon tour deux familles. J’ai la double casquette et cela me permet de comprendre les locataires, ce qui peut faciliter la communication. Ça se passe très bien. C’est une association qui pour moi est extraordinaire.
Je me dis parfois que si je n’avais pas eu cette proposition de bénévolat loisirs, je serais toujours dans le service à la personne. A l’époque, je pensais ne pas pouvoir faire autre chose et on m’a montré que je pouvais me surpasser. Le bénévolat est valorisant, il m’a permis de reprendre confiance.
Pour moi, le logement est la première priorité pour se stabiliser, ce qu’Habitat et Humanisme m’a permis d’avoir. Ma seule préoccupation était de trouver un logement plus grand pour ma famille. Vient ensuite le travail, ce que j’ai aussi aujourd’hui. Mon histoire a commencé en 2010 et aujourd’hui je suis autonome et j’ai confiance en l’avenir.