Les presque jeunes mariés de la pension de famille Rose Anaïs de Fécamp

Ce mariage, on en parlait depuis des années. D’abord à l’hôpital Janet du Havre où le Ch’ti Bernard et la Lorraine Brigitte se sont rencontrés après un parcours de vie difficile. Ensuite à la pension de famille Rose-Anaïs de Fécamp où les tourtereaux ont été accueillis en 2019 à la suite d’une procédure d’admission conjointe. Et puis un jour, Bernard s’est décidé à faire publier les bans sans prévenir sa belle, mais avec la complicité de Sandrine Pinchon, salariée responsable de la maison. Dès qu’elle a été informée, Brigitte n’a pas caché sa joie. « Il me fait du bien, et il m’a rendu goût à la vie, et puis ça faisait des années que je voulais porter le nom de Bernard et m’appeler comme les cocotes », sourit la désormais madame Seib, en référence à une célèbre marque d’électroménager.

Une fois les bans publiés, une mécanique bienveillante s’est enclenchée au sein de la maison Rose-Anäis autour du calme Bernard et de la pétulante Brigitte. « On était vraiment heureux pour eux », souligne Carole relayée par Armelle, sa complice en organisation du vin d’honneur qui a suivi la cérémonie à la mairie. « Ce mariage est devenu un projet collectif », détaille Sandrine Pinchon, qui a accompagné le mari pour choisir son costume. « On avait vu la tenue de Brigitte, mais pas lui, comme dans les contes de fée », rajoute Armelle qui a aussi joué un rôle dans le choix du bouquet.

Tout le monde était présent à la mairie, locataires, salariés comme une bonne partie des bénévoles Habitat et Humanisme entourant la vie de la maison. Les témoins, deux membres de l’équipe médicale de Rose-Anaïs, se tenaient aux côtés des époux quand le maire de Fécamp a souligné le caractère exceptionnel de cette union. « A la fin de lui ai dit au maire qu’il avait de la chance d’avoir fait ma connaissance et il a été d’accord », poursuit la désormais Brigitte Seib en jetant un regard attendri sur la photo de groupe réalisée sur le perron après le mariage, suivi du vin d’honneur et d’un repas au restaurant avec les salariés et les témoins. « Nous on leur paye leur voyage de noces, un week-end en amoureux », conclut Armelle, un peu inquiète à l’idée que l’état de santé fragile de Bernard n’oblige les jeunes mariés à remettre ce projet à plus tard.

JF Fournel