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Actualité locale

Portrait | Lucie se livre : la passion du terrain

Publié le 17 avril 2023

Quel parcours extraordinaire que celui de Lucie Robinet, 39 ans, responsable depuis septembre du Centre d’hébergement d’urgence les Villas d’Amblard à Villeurbanne.

Elle s’est formée au Conservatoire de Musique Régional de Lyon, a étudié le violoncelle à Londres et a joué comme violoncelliste à l’English National Opéra.

 

Je reviens en France et un bilan de compétences me fait pencher vers l’humanitaire 

 

Et la voilà sur le terrain dans le cadre d’un Volontariat de Solidarité Internationale : au Cambodge, elle développe une école de danse; à Madagascar, elle est au côté de femmes orphelines victimes de violences ; en Inde, elle aide à la reconstruction psychologique de veuves précaires ; en Palestine, elle met en place des écoles de musique dans les camps de réfugiés. Après trois ans et demi de missions, elle éprouve le besoin d’une pause. De retour en France, elle prend un poste à l’Armée du Salut pour le suivi du bâti dans le diffus.

 

Puis en mars 2020, elle arrive à Habitat et Humanisme Rhône pour un poste à la gestion administrative et technique de patrimoine. En lien pour cela avec les chefs de pôle autour de l’hébergement collectif.

 

Mais le terrain et le lien avec les personnes me manquaient ; quand on est fait pour le terrain…, sourit Lucie.

 

Depuis septembre, elle pilote donc les Villas d’Amblard, un Centre d’Hébergement d’Urgence de 26 places, soit 7 mamans seules et 16 enfants de 3 à 16 ans, tous scolarisés. Ces femmes d’origine étrangère, orientées par la Maison de la Veille Sociale, n’ont le plus souvent pas de titre de séjour, ce qui alourdit encore leur situation. Lucie peut s’appuyer sur une Chargée de Mission Sociale et trois bénévoles dont un pour les cours de Français Langue Etrangère.

 

Elle est ravie !

« Je suis ravie, c’est un poste qui offre une large palette de missions : management, suivi social, administratif… » Elle se sent à l’aise pour le contact avec les gens, que ce soit avec des partenaires comme les associations tout autour des Villas (Secours Catholiques, Restos du Cœur, Centre sociaux…) ou bien sûr avec les résidentes.

 

«J’ai découvert la monoparentalité. Ces mamans seules sont très fatiguées, parfois elles craquent. Il faut leur apporter une écoute attentive, ce sont des moments très riches humainement. » Elle se souvient de cette Albanaise venue de la rue qui a fondue en larmes d’émotion quand elle a découvert la chambre qui lui était destinée. Lucie se sent bien dans sa nouvelle fonction et s’attache à présent à construire un collectif dans cette maison :

 

Je veux créer un cocon pour elles, que ce temps ici soit une bulle pour qu’elles puissent souffler.

 

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