Bernard Devert, président Fondateur d'Habitat et Humanisme
Edito de Bernard Devert

La rentrée, non pas l’angoisse de la feuille blanche, mais la chance d’écrire un nouveau chapitre dans le livre d’humanité

Publié le 14 septembre 2017

La rentrée est parfois difficile, mais n’est-elle pas traversée par le bonheur d’être engagés au sein d’une activité qui fait sens pour nous mettre en mouvement.

Quand une maman abandonnée avec ses enfants est en souffrance sociale et affective, l’heure n’est-elle pas de bâtir en urgence des liens pour ne point la laisser dans un défaitisme qui ronge l’énergie, si nécessaire pour se relever.

Quand une personne isolée, confrontée au manque de ressources et à la perte d’autonomie, survit dans un logement inadapté, bâtir des liens, c’est lui témoigner attention et respect.

Quand un jeune, éprouvé par trop d’échecs, pense qu’il n’a pas d’avenir, comment ne pas agir pour ouvrir son horizon.

Quand un foyer touché par le chômage se désagrège au regard de trop de pertes qui entament l’estime de soi, est-il concevable d’imaginer l’indifférence.

Autant de prises de conscience qui réveillent pour ne point laisser à l’absurde le champ libre dans un monde qui, pour beaucoup, est loin d’être magnifique, tant il est pour certains dramatique.

Lévinas dit joliment que l’éthique est une optique. En d’autres termes, une vision, celle qui doit être la nôtre pour faire bouger les lignes.

Bâtir des liens nécessite une mobilisation de l’intelligence et du cœur pour ne rien céder à la résignation qui abime.

Chaque fois que des êtres sont sur « le fil », bâtissons des liens. Ils sont ceux de la dignité, cette part manquante qui, pour être oubliée, fait que la Société perd de son unité, d’où un corps social désarticulé, en souffrance.

Gustave Flaubert dit : « que ce ne sont pas les perles qui font le collier, mais le fil ». Ne serait-il pas aussi celui de la fraternité. Les tisseurs ne sont point des dignitaires, mais des diamantaires pour reconnaître que tout homme est une perle.

Que de raisons de s’émerveiller. Surtout n’arrêtons pas notre regard sur les rayures, tout orfèvre en humanité sait que la bienveillance les efface.

Alors courage et audace pour cette rentrée.

Bernard Devert.

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