Publié le 4 novembre 2021
« Préférez-vous les aliments sucrés ou salés ? Citez un de vos plats préférés, salé ou sucré… « . C’est avec ce type de questions en apparence anodines que débute le premier des cinq ateliers autour de l’alimentation, programmés d’octobre à décembre dans chacune des Escales Solidaires.
A ce jeu de questions/réponses succède une réflexion en groupes, autour de deux interrogations : Qu’est ce que l’injustice alimentaire ? Qu’est-ce qu’une alimentation non durable ?
A l’escale du 2, Marie, bénévole, intervient : « Une alimentation non durable nuit à la santé. Mais les aliments durables ont un coût et seuls les privilégiés y ont accès. Et ce sont aussi les mieux informés ! ». Comme elle, les participants, bénévoles et passagers, sont sensibles à la qualité de la nourriture, sa provenance, à la protection de l’environnement… Cette réflexion collective, précédée chaque fois d’un temps de jeu autour de l’alimentation, est toujours suivie d’une dégustation de plats élaborés ensemble à partir de recettes express et savoureuses créées par l’association BelleBouffe.
Alice et Clara, membres de BelleBouffe, expliquent leur démarche : « Notre association favorise l’accès à une alimentation juste, locale et durable. Au cours des 5 ateliers que nous animerons dans chaque escale, nous allons nous questionner, cuisiner et découvrir des astuces recettes. Petit à petit, nous comprendrons pourquoi il est important d’adopter une alimentation juste et durable, aux Escales Solidaires mais aussi chez nous ». Les discussions entre participants et avec les membres de BelleBouffe permettent de comprendre combien il est important de prendre le temps de cuisiner, manger des produits locaux, diminuer sa consommation de viande, adopter autant que possible une alimentation saine et respectueuse de la nature…
Parmi ceux qui suivent ces ateliers, beaucoup aiment cuisiner et mettent leur passion au service des Escales Solidaires, à l’image de Kevin qui fréquente depuis peu l’escale du 2. « J’aime beaucoup l’ambiance ici, cuisiner avec d’autres personnes, j’apprends plein d’astuces ! », s’exclame-t-il avec enthousiasme. Sandrine, qui habite Saint-Priest, est aussi passionnée de cuisine. Cette fois, elle a emmené son fils « pour qu’il se détache un peu des écrans et découvre autre chose ». Mission accomplie puisque l’adolescent a délaissé son portable le temps de la réalisation des crackers à laquelle il s’est associé avec plaisir.
Lors du second atelier, la réflexion est rapidement suivie d’une plongée dans le concret. Placards et réfrigérateurs des escales sont inspectés de fond en comble, des aliments sont choisis et méthodiquement analysés. Auparavant, des critères qualitatifs ont été définis par petits groupes et chacun doit les appliquer à l’aliment sélectionné. A l’escale du 3, passagers et bénévoles échangent avant de se lancer dans l’étude des produits. Chafia est convaincue qu’il faut manger des légumes frais et de saison, les cuisiner soi-même, éviter les produits transformés ». Francis, lui, insiste sur « l’importance de choisir des viandes de qualité, d’ailleurs plutôt blanches que rouges ». « La traçabilité des produits, savoir exactement d’où vient un produit », est essentiel pour Louna. « Les suremballages sont inutiles », affirment Serge et Farida.
La palme du meilleur aliment revient à la courge butternet bio produite en France qui répond à tous les critères sauf qu’elle n’a pas été cultivée dans un rayon de 50 km puisqu’elle provient du Gard. Produit non local donc mais presque parfait. Par contre, l’extrait de vanille liquide est à proscrire !
« Ce travail montre combien il est important de lire attentivement les étiquettes et de les analyser en fonction d’une grille de critères que nous vous remettrons », recommande Chloé, membre de BelleBouffe.
L’heure tourne et il reste encore trois recettes express à préparer tout en mettant en pratique les notions apprises au cours de l’atelier. A un rythme soutenu, après avoir beaucoup réfléchi et partagé leurs idées, les participants se regroupent pour concocter les plats imaginés par BelleBouffe puis les déguster. Chacun repart avec un pot d’épice de son choix offert par l’association et promet de relever le défi lancé par Chloé : « Essayez de refaire les recettes chez vous, changez les ingrédients si vous en avez envie, créez-en d’autres. Pensez à analyser systématiquement vos produits, utilisez des applications qui permettent de scanner les codes barres comme nous l’avons fait ensemble, que ce soit chez vous ou aux escales. Demandez-vous toujours si l’aliment que vous allez cuisiner a toute sa place dans votre liste de courses ».
Karine est ravie. C’est la première fois qu’elle pousse la porte d’une escale: « Je suis très contente, j’ai rencontré et partagé un bon moment avec d’autres personnes, mangé un très bon repas et appris plein de choses importantes, je reviendrai ! ».
A la fin du programme Bouffe Power, nombreux sont les passagers et bénévoles de toutes les escales qui auront appris à acquérir de bons réflexes en matière de nourriture. Ils disposeront d’outils pour les guider dans leurs choix et sauront proposer une alimentation gourmande, saine et durable aux convives des Escales Solidaires.
Marie-Anne Ichter, bénévole reporter aux Escales Solidaires