Portrait | Avec son équipe, Sandrine multiplie les initiatives

Elle s’en explique :

« Quand une Chargée de Mission Sociale oriente une personne vers les repas collectifs des Escales Solidaires, elle contribue à sa santé  ».

Pendant trois mois, Sandrine a rencontré les responsables de site, a diffusé un questionnaire pour identifier les besoins et les failles, comme l’absence de prévention ou des parcours de soins chaotiques.

Il existe des obstacles dans l’accès au soin, dans l’écoute de la pathologie : souvent les personnes et même les équipes attendent que le problème soit aigu, ils réagissent aux urgences. Il faut selon elle changer de point de vue. Aujourd’hui, le service santé totalise deux infirmières salariées et une vingtaine de bénévoles souvent dans l’univers du soin. Ils ont multiplié les initiatives. Il existe aujourd’hui deux « Points santé », l’un aux Amis de la Rue avec un médecin bénévole le lundi après-midi ; l’autre à l’Escale Solidaire Wilson pour l’écoute et l’orientation. Des ateliers collectifs dans les Escales Solidaires complètent ce dispositif et abordent les questions de santé mentale, de diabète etc.

Et la santé bucco-dentaire ?

Côté prévention, un programme de santé bucco-dentaire démarre pour sensibiliser les équipes. Il s’agit de motiver et dépister les résidents, les passagers – des dentistes mobiles se déploient sur le terrain – et de mettre en place des parcours de soins adaptés. Il faut aussi activer la prévention des cancers, ceux qui font l’objet de campagnes nationales (sein, colon…). Le service santé vise les résidents des Pensions de Famille (PDF). Un atelier d’information a déjà eu lieu dans trois PDF du territoire Est. « Les participants se sont montrés concernés et partants. Cela a dédramatisé le sujet », se félicite Sandrine.

Une convention vient d’être signée entre l’association et les HCL (Hospices Civiles de Lyon), détaillant par écrit comment travailler ensemble ; par exemple, prévenir les lieux de vie quand un résident sort de l’hôpital pour qu’il ne se trouve pas isolé pour son retour à domicile.

Sandrine a d’abord fait de la recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) en santé publique, puis elle a passé un diplôme de dirigeant d’établissement social et médico-social à l’École des hautes études en santé publique. Elle a travaillé dans des structures associatives de santé publique, autour de différentes problématiques : le sida, la contraception… Elle a dirigé un centre pour les femmes victimes de violences conjugales et créé un centre de soins à Vaulx en Velin. Désormais chez Habitat et Humanisme Rhône, elle se sent à l’aise dans ses missions et entend bien continuer à tenir sa feuille de route.

Avec cette conviction :

« Social et santé sont encore trop clivés, il faut déconstruire sur le terrain. »