Le 12 septembre, six passagères volontaires ont découvert le Krav Maga, technique de self défense la plus connue et pratiquée. Une initiation proposée par l’association Envisport, partenaire d’Habitat et Humanisme qui, en lien avec de nombreuses structures sportives, œuvre pour le développement du sport partout, au travail, en ville, dans les quartiers et tous les lieux de vie.
Publié le 24 septembre 2024
Steve Schmitt, l’intervenant venu montrer à l’Escale Solidaire Grange Blanche quelques-uns des gestes essentiels et courants en self défense, n’est pas seulement instructeur de Krav Maga depuis 20 ans. Modeste malgré un palmarès éblouissant dans la discipline, il est aussi le Président de la Fédération Européenne de Krav Maga, « une discipline au carrefour des arts martiaux et des sports de combat », explique-t-il. Malgré sa passion et ses compétences, il conseille toujours de privilégier la négociation avec l’agresseur avant de s’engager dans un acte physique. «Parler, s’excuser, acquiescer, peut tout à fait fonctionner. Mais une fois que vous avez décidé de passer à l’action parce que la situation le justifie, il faut y aller sans hésiter, impliquer à fond votre corps et votre mental ! », recommande-t-il. « Nous, on n’aura pas le choix, il faudra réussir du premier coup ! », commente Josiane qui ajoute, mi-rieuse, mi-inquiète : « Et après, il faudra partir en courant ! ». Steve acquiesce et précise : « Si vous avez frappé juste, vous aurez du temps, sinon 3 ou 4 secondes seulement mais c’est déjà bien ! ».
Au cours de la séance, les participantes ont découvert plusieurs techniques pour se dégager des mains d’un agresseur, le maîtriser et le rendre inoffensif. Toujours en pensant à se protéger le visage, partie du corps particulièrement vulnérable, et en se déplaçant en miroir face à l’agresseur, les jambes écartées pour un maximum de stabilité. Elles ont pu tester et répéter plusieurs postures en duo. Règle d’or : agir vite afin de jouer sur l’effet de surprise et de ne pas donner à l’agresseur le temps d’évaluer la force de la personne à laquelle il s’en prend. « Après une riposte physique, il est important de s’enfuir », insiste Steve. « Et ne criez jamais « Au secours ! » car malheureusement personne ne vous portera main forte, mais plutôt « au feu !» pour faire accourir le voisinage ». Ce qui suscite la colère de Rachel : « C’est ce qui me choque le plus, que personne ne réagisse lorsque quelqu’un se fait agresser ! ».
Les techniques que Steve décrit et propose de reproduire intéressent vivement les participantes qui souhaitent apprendre à la fois à se protéger et à protéger les autres en cas d’agression. Mais se pose toujours la question de la maîtrise du mental, du doute, de la peur qui déstabilisent. « C’est pourquoi je recommande de répéter ces gestes régulièrement jusqu’à ce qu’ils deviennent des automatismes », insiste-t-il. « Car, dans ces moments-là, on ne réfléchit pas ». La réflexion entraîne une perte de temps, des sentiments négatifs peuvent apparaître et perturber la réaction physique.
S’il est vrai que les femmes sont souvent moins fortes physiquement, leur détermination fait la différence. « Et l’effet de surprise face à la réaction d’une femme vous est favorable », affirme Steve qui évoque, à cette occasion, l’existence de l’association française Krav Maga Women Protect qui aide les femmes du monde entier à apprendre les gestes essentiels de l’autodéfense.
Quant aux passagères qui ont participé à cette séance, « elles en sont sorties ravies et ont déclaré se sentir plus fortes », constate avec plaisir Aurélie, chargée de l’accueil à l’Escale Solidaire Grange Blanche ce jour-là.
Pour celles et ceux qui voudraient se lancer dans cette discipline, il existe trois lieux à Lyon où se pratique le Krav Maga, un quatrième à Villeurbanne, et ils accueillent de plus en plus de femmes !
Marie-Anne Ichter, reporter bénévole Escales Solidaires