Ce mardi 30 avril après-midi, les chats et leurs propriétaires se sont donné rendez-vous à l’Escale Solidaire Grange Blanche. Les uns pour faire ausculter et soigner leurs fidèles compagnons à quatre pattes, les autres pour des soins dont ils se seraient bien passés…
Publié le 7 mai 2024
Pas de chiens aujourd’hui, uniquement des chats, pas forcément bien disposés. Le trajet dans une cage n’étant déjà pas de tout repos, les piqûres, vaccins et autres cachets en rebutent plus d’un. Daisy est de ceux-là. Elle préfère explorer la salle, grimper sur les étagères plutôt que de se retrouver dans les bras de Théo Noguer le vétérinaire qui ne lui veut pourtant que du bien ! Très mécontente, elle ouvre grand sa gueule en montrant ses dents pointues et faisant mine de cracher, menaçant quiconque tenterait de l’amadouer avec des éclairs dans ses beaux yeux vert d’eau. Philippe, son maître, semble dépassé. Par contre, Félicie, 4 ans, se laisse gentiment faire, attendant patiemment que la séance soit terminée. Alors que Mounia, la rouquine trouvée dans la rue, est aussi très sauvage. Mais, depuis ce jour, une puce prouve qu’elle appartient désormais à Badira, après une année de cohabitation mouvementée, et elle est enfin vaccinée. « Il faudrait la stériliser, elle sera moins agitée », recommande Théo. Celui qui dégage une sérénité et une dignité quasi princières, c’est Guizmo, le chat persan de Barbara, un habitué des Escales Solidaires. Rien ne semble le perturber, il raffole des caresses, s’abandonnant totalement. « J’adore les animaux », s’exclame Barbara, qui en profite pour demander des conseils pour les chats de ses amis et de ses voisins.
Tout en examinant minets et minettes patiemment et affectueusement, Théo prodigue de précieux conseils aux propriétaires de ces petites bêtes pas toujours faciles à comprendre et au tempérament parfois vif ou destructeur, souvent surprenant pour celles et ceux qui n’ont pas l’habitude de vivre avec un animal. Petit à petit, la confiance s’installe. De l’animal, les conversations dévient vers des sujets d’actualité, des soucis du quotidien ou plus intimes. Ces petites bêtes ne se contentent pas de donner de l’affection et de montrer leur plaisir à en recevoir, elles créent des ponts, des liens entre les êtres humains. C’est ainsi qu’après s’être confiée, Sofia se sent légère et plus sereine. Elle quitte les lieux avec le sourire et cette phrase touchante : « C’est un joli nom, une escale. On s’y arrête, on fait une pause et on repart pour vivre une vie normale ».
Arrivé à Lyon pour entreprendre des études de vétérinaire, Théo voulait soigner les vaches. Très vite, il s’est passionné pour les chiens des SDF. Aujourd’hui, s’il s’occupe surtout des chiens et des chats, il est très actif au sein de l’association SoliVet qu’il a créée il y a trois ans avec deux collègues, à la fois pour soigner gratuitement les animaux des personnes en difficulté et pour former le personnel des structures d’accueil à la prise en charge de ces animaux. « Le vendredi, je reçois à mon cabinet. C’est là aussi que j’opère. Et du lundi au jeudi, je fais la tournée des structures sociales », explique-t-il.
Marie-Charlotte l’accompagne. Elle a rejoint l’association en 2021 et s’occupe du pôle formation. Elle raconte : « Enfant, j’étais déjà sensible à l’injustice sociale. J’aime les animaux et les SDF. Améliorer l’accueil des animaux dans les structures sociales est un long travail, fatigant, mais très enrichissant ».
Tous deux sont passionnés. « On a ouvert récemment une pension canine à Vénissieux avec 24 places dont 12 en solidaire à 1€ par jour. D’ailleurs, nous sommes toujours à la recherche de bénévoles pour nourrir, promener les chiens », lancent-ils aux personnes présentes. Cette proposition intéresse particulièrement Sofia qui a de plus en plus envie de se rendre utile.
« Même si deux chats sur quatre étaient stressés aujourd’hui, en général aux escales les animaux sont plus détendus que dans un cabinet vétérinaire, ils ne sentent pas le stress de leurs congénères passés avant », affirme Théo, toujours accompagné de son fidèle labrador qui n’a qu’un seul défaut, la gourmandise !
N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec lui, vos animaux ne s’en porteront que mieux, les soins sont gratuits. Il se rend une fois par mois en alternance à l’Escale Solidaire du 3 et à celle de Grange Blanche. Pour les opérations comme la stérilisation par exemple, la prise en charge totale ou partielle est possible selon les situations.
Prochaine permanence : mercredi 22 mai de 14h à 17h, à l’Escale Solidaire du 3.
Marie-Anne Ichter, reporter bénévole Escales Solidaires